Opinions

Test de Nationalité Française: une mascarade

Tout est bon pour fermer les vannes de l’immigration. Ce thème central, très cher aux partis de droite, est un point régulièrement mis sur le devant de la scène, tout particulièrement en cette période de campagne présidentielle.

Et comme pour tenter d’attirer de potentiels électeurs conservateurs auprès du candidat Nicolas Sarkozy dans sa course pour un second mandat présidentiel, Claude Guéant, l’actuel Ministre de l’Intérieur, a annoncé en novembre dernier de nouvelles mesures supposées rehausser les conditions d’accès à la nationalité française.

L’idée est d’imposer aux prétendants un test visant à vérifier le niveau de maîtrise de la langue ainsi que de la culture française.

Que l’on exige des immigrants qui souhaitent s’établir en France une maîtrise suffisante du français, soit ; il est difficile de s’intégrer dans une société nouvelle sans en comprendre la langue. Mais on exige également d’eux une connaissance de la culture française, évaluée par le biais d’un questionnaire de douze questions. Il est attendu des candidats qu’ils répondent correctement à 60 % des questions, soit 7 questions sur 12.

Seulement, lorsque l’on jette un œil sur la nature des questions posées, l’on se pose des questions sur leur pertinence.

«En quelle année l’esclavage a-t-il été aboli en France?», ou encore «A quelle période se rattache la construction du Château de Versailles?», faut-il réellement savoir la réponse à ces questions pour prétendre devenir Français ?

Les défenseurs de ce fameux test arguent du fait qu’il serait nécessaire d’avoir une connaissance minimale de l’Histoire et de la culture de la France afin que le nouveau citoyen puisse effectuer une intégration réussie dans notre société.

Si l’on part du postulat qu’il faudrait disposer d’une connaissance de la culture française du niveau des questions posées dans ce test, alors un bon nombre d’actuels citoyens français, pour la plupart nés et ayant vécu toute leur vie en France, n’auraient pas le droit de briguer la nationalité française.

En effet, plusieurs des questions figurant dans ce test ont été posées à des lycéens français, au micro de la radio Europe 1. Le résultat n’est pas des plus concluants ; à la question de savoir «  A qui associez-vous l’Arc de Triomphe ? », un élève pris au hasard à la sortie de son lycée a répondu « Jules César », la réponse attendue étant « Napoléon ».

Un député UMP dont on taira le nom n’a pas fait mieux à une question d’histoire, où il était justement question de la période à laquelle le Château de Versailles a été construit. Question à laquelle il n’a pas su non plus donner de réponse satisfaisante, alors même qu’il est membre de la formation politique à l’origine de ces mesures.

La décision de Claude Guéant d’instaurer ces tests de compréhension et de connaissances a vraisemblablement un but politique. En effet, le bilan de Nicolas Sarkozy en matière d’immigration a été vivement critiqué à gauche comme à droite au cours de son mandat présidentiel.

En empilant les mesures et dispositifs législatifs autour du contrôle de l’immigration, les gouvernements successifs du « président-candidat » ont surtout démontré une absence de vision et de stratégie sur le long-terme sur ce thème de leur part.

En s’en prenant ainsi aux conditions de l’immigration légale, Sarkozy tente de redonner quelques couleurs à son bilan présidentiel. Et s’il s’en prend spécifiquement à l’immigration légale, c’est principalement car il s’agit de la seule composante de l’immigration qu’il est en mesure de contrôler.

En effet, s’il est logiquement possible de contrôler les conditions relatives à l’installation régulière en France, il en est autrement pour ce qui est de l’immigration clandestine, bien plus difficile à endiguer.

Quelques couleurs à son bilan présidentiel. Et s’il s’en prend spécifiquement à l’immigration légale, c’est principalement car il s’agit de la seule composante de l’immigration qu’il est en mesure de contrôler.

En effet, s’il est logiquement possible de contrôler les conditions relatives à l’installation régulière en France, il en est autrement pour ce qui est de l’immigration clandestine, bien plus difficile à endiguer.

L'auteur

  • Anne

    Que les Français ne sachent pas répondre aux questions du test, ne me paraît pas relevant du tout. Ils sont français, c’est leur terre. Si j’ai envie de partager mon apartement avec quelqu’un, je ne vais pas forcément appliquer les critères de selection que je pourrais satisfaire moi même. Par exemple, j’aimerais avoir quequ’un qui cuisine bien, ou qui nettoie bien. Selon votre logique, je devrais savoir cuisiner et nettoyer pour l’exiger de mes colocataires.Pourtant, je suis déjà ici; j’ai le droit d’imposer mes conditions; ce devrait être de même avec la nationalité.