Préparez-vous à l'examen

J’accuse … !

J'accuse-test-de-nationalite

Le peuple français est connu pour ses actes contestataires. Aujourd’hui, nous allons nous pencher sur un article de journal qu’il vous faudra absolument connaître pour votre test de nationalité française.  Si ça ne paraît pas très glorieux au premier abord, sachez que cet article tout comme le sont les paroles révoltées de la Marseillaise, est un véritable mythe de la culture militante de nationalité française.

« J’accuse les bureaux de la guerre d’avoir mené dans la presse, particulièrement dans L’Eclair et dans L’Echo de Paris, une campagne abominable, pour égarer l’opinion et couvrir leur faute. » Hiver 1998, l’affaire Dreyfus atteint une renommée sans précédent, et la tension est à son comble, et pour cause ! Un des capitaines de l’Etat-Major français a été condamné à perpétuité sur l’Ile du Diable en Guyane après avoir été dégradé publiquement. Son nom est Albert Dreyfus et il est désormais enfermé depuis quatre ans. On a fait de lui un traître, on a traîné son nom dans la boue et de nombreuses accusations ont été porté contre lui … selon la presse.

Il faudra plus de trois ans à la population française pour entrevoir la vérité : on lui a menti. L’homme que l’État a condamné avec si peu de remords n’est pas coupable. Il a premièrement été victime de l’antisémitisme qui sévit toujours dans les rues de la capitale puis a été bafoué par les mensonges persistants de généraux qui connaissaient finalement la vérité. Un simple bordereau envoyé à l’Allemagne déclenche toute cette histoire, un bordereau qui ne contient d’ailleurs aucune information véritablement intéressante pour le pays qui était alors notre ennemi. Pourtant, on condamne Dreyfus à perpétuité pour une preuve «  qu’on ne peut divulguer ». Comme le souligne l’article « J’accuse » d’Émile Zola, il est fort possible que ce soit là une histoire de femmes ou autres divertissements, mais certainement pas une histoire concernant la défense nationale.

Malheureusement, c’est un commandant répondant au nom d’Esterhazy qui a écrit ce bordereau. Pour que ni leurs honneurs, ni leurs positions ne soient entachés, trois années de mensonges s’ensuivent  – et ces mensonges ne font que grandir, au fur et à mesure des révélations. Avec cette lettre ouverte, directement adressé au président de la République, honnête et forte, Emile Zola, vu comme étant le plus écrivain français de l’époque écrit « J’accuse … ! » pour le journal Aurora et demande à ce qu’on l’arrête, pourvu que justice soit faite.

Si Emile Zola devient le justicier du peuple français, il paye le prix fort de cette publication. Dénigré, calomnié, il devra même s’exiler à Londres pour éviter une peine de prison.

 « Je n’ai qu’une passion, celle de la lumière, au nom de l’humanité qui a tant souffert et qui a droit au bonheur. Qu’on ose donc me traduire en cour d’assises et que l’enquête ait lieu au grand jour !  J’attends. » Jusqu’à sa mort, Zola luttera pour une réhabilitation totale d’Albert Dreyfus. C’est au bout de douze ans de lutte acharnée, que les faits seront enfin publiquement avoués et que les vœux des dreyfusards seront exaucés.

L'auteur