Fortification égaré au milieu de la mer, celui que l’on surnomme Fort-Boyard est aujourd’hui l’objet d’un jeu télévisé de nationalité française retranscrit dans plus de soixante-dix pays. Entre les énigmes du Père Fouras et les épreuves emplies d’insectes, de rats et d’araignées, son histoire n’est pourtant pas aussi connue qu’elle en a l’air. Retrouvez dans votre test de nationalité française, le fort français le plus fameux au monde.
Etats-Unis, Canada, Espagne, Allemagne, Hongrie .. tout ces pays reproduisent la célèbre émission française intitulée Fort-Boyard. Connue de chaque français, elle entraîne les candidats, connus ou non, vers de nombreuses épreuves dissimulées dans les salles du fort. Équilibre, plongée, intelligence, bravoure sont demandés pour réussir à rapporter de l’argent à une association choisie. Mais avant 1990, qu’était le rôle de Fort-Boyard ? Contrairement aux idées reçues, ce n’était pas qu’une prison.
C’est très tôt dès le 17ième siècle que le roi demande si une telle construction serait possible. La raison ? Il faut pouvoir maintenir un arsenal puissant contre les ennemis sur tout le périmètre. Le problème est que les boulets de canon sont incapables de bombarder la mer sur une telle distance et les bateaux ennemis s’ils découvrent la faille n’auront alors aucun mal à passer. Même si l’idée est sarcastiquement abandonnée, ce n’est que pour être reprise de manière plus sérieuse en 1801 grâce à Bonaparte et lors de la trêve France-Angleterre. Mais d’abord, c’est Boyardville qui vient au jour sur l’île d’Oléron. Ce camp doit permettre le ravitaillement du fort et être sa principale liaison. La construction est quelque peu désastreuse comme on aurait pu le prédire. Un peu trop surchargé, un navire français va même couler. En un an, onze mille mètres carré de roches ont été déposés puis vingt-six milles, quarante-deux milles … entre temps, les essais de construction se révèle totalement infructueux et le projet se retrouve abandonné huit ans plus tard après qu’un navire anglais lui ait causé de sérieux dommages. C’est finalement en 1866 que le chantier sera terminé.
Cette année-là, Fort-Boyard pouvait enfin être utilisé pour foudroyer l’ennemi .. le problème c’est que depuis le temps, les canons avaient eux aussi évolués et les boulets s’envoyaient désormais très loin. Alors que le fort avait la possibilité d’accueillir pendant deux mois des centaines de personnes, personne ne sait plus très bien en quoi s’en servir et il devient rapidement la cible des pillards jusqu’en 1990. Même s’il sert de prison deux fois, emportant des soldats prussiens et des prisonniers politiques français, on va même finir par vouloir le raser. Son rachat par un dentiste, lui-même, sera totalement désastreux et les voleurs continueront d’agir.
Impressionnant Fort-Boyard, il a pourtant causé des ennuis à beaucoup de générations et de rois. Il est l’exemple type du bâtiment ancien qui finalement, retrouve sa place dans la modernité. Alors qu’il est désormais sujet de voyage et principale attraction du coin, vous pourrez maintenant imaginé combien d’hommes s’y sont perdus.
